Jeux Olympiques : Il est où le collectif ? 1


 

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La photo est belle et elle a fait le tour du monde : Kristi Castlin, Brianna Rollins et Nia Ali, respectivement troisième, première et deuxième de la finale du 100 mètres haies, bondissant ensemble sur la piste du Stade Olympique de Rio et déployant chacune un drapeau américain. Une belle victoire collective de la « Team USA » !

Ce type de collectif, on le connaît bien : C’est celui des drapeaux, des hymnes et des uniformes. C’est le stade qu’on appelle hiérarchique-normatif du développement des sociétés selon la théorie de la Spirale Dynamique (1).

 

Et pourtant… de quel collectif parle-t-on ? Car les JO, ne l’oublions pas, c’est d’abord une compétition entre individus.

De fait, Kristi, Brianna et Nia sont entrées seules sur la piste, chacune présentant à la caméra un maquillage, une coiffure et une posture particulière, chacune espérant l’or pour elle-même, en récompense à de longues années d’efforts, chacune scrutant pour elle-même le tableau électronique à l’issue de la course.

Tout cela est bien normal puisque le sport célèbre, en général, les valeurs de ce que la Spirale Dynamique appelle le stade rationnel-individualiste : primauté de l’individu, compétition, mesure rigoureuse de la performance, progrès continu grâce à la science. « Plus vite, plus haut, plus fort » et « Que le meilleur gagne » pourraient être les devises du monde « orange » (2).

 

Cependant, la dimension collective des JO ne se limite pas aux drapeaux et aux hymnes ou à la hiérarchie des classements. Comme l’exprimait une handballeuse française au sujet du logement de son équipe dans de grandes chambres mitoyennes : « La vie de groupe fait partie de l’expérience des Jeux ».

La vie de groupe, c’est d’abord le village olympique : un lieu où les conditions de vie sont les mêmes pour tous, un lieu pour vivre ensemble, s’exprimer et écouter les autres.

Le village olympique célèbre les valeurs du niveau vert (2) de la Spirale Dynamique, fondamentalement égalitaire et empathique. Le niveau vert est aussi le lieu d’expression des émotions, comme ces athlètes qui pleuraient de joie, de colère ou de déception devant les caméras de télévision.

 

Les JO ne sont donc pas seulement un lieu de performance individuelle et de concurrence entre nations. Ils sont aussi (et peut-être d’abord) un lieu de rencontre, d’égalité et d’expression de ses émotions. C’est cela qui en fait un événement moderne et attachant.

 

Transposée dans les entreprises, cette dimension « verte », c’est celle de la collaboration. Souvent évoquée, celle-ci n’est souvent qu’une annonce de façade qui cache une organisation « à l’ancienne », très orange -bleu : un collectif défini par la hiérarchie, combiné au culte de la performance et des objectifs individuels. Très efficaces par le passé, ces organisations montrent actuellement leurs limites : stress des individus soumis en permanence à la compétition, manque de sens et, in fine, détachement et inefficacité.

 

Oui et Hop cherche à développer les valeurs « vertes » d’écoute, d’assertivité, de bienveillance et de prise en compte des émotions. Il s’agit de développer le collectif pour que les individus soient plus détendus, plus efficaces et plus créatifs. Ce développement relationnel, Oui et Hop le réalise avec des labos expérientiels qui utilisent notamment l’impro et le théâtre-forum.

 

(1) Théorie développée par Clare Graves de 1978 à 1995, reprise et complétée par Don Beck et Ken Wilber.

(2) A chaque stade de la Spirale Dynamique est attribuée une couleur : par exemple, orange pour le stade individualiste-rationnel, bleu pour le stade hiérarchique-normatif qui précède, vert pour le stade empathique-pluraliste qui suit.

 

 


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