La stratégie, c’est fini. Quand les improvisateurs remplacent le joueur d’échecs 2


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Tapez le mot « Stratégie » sur Google Images et des dizaines de photos de jeux d’échecs vont s’afficher, souvent avec une main dans un costume déplaçant un pion, la main du patron qui essaye de faire le meilleur choix, seul, en anticipant les mouvements de son adversaire.

C’est une bonne image du rôle qu’on attribue généralement au top management : définir seul une stratégie et contrôler son implémentation (« predict and control ») pour survivre dans un monde concurrentiel.

Pour survivre dans le monde de demain, Frédéric Laloux, ancien associé de McKinsey, auteur du best-seller du management « Reinventing Organizations », propose tout autre chose : passer du « predict and control » au « sense and respond », c’est à dire à « écouter et s’adapter » pour reprendre les mots de Laloux.

« Ecouter et s’adapter », c’est un vocabulaire d’impro. Ecouter, accepter et faire avec, ce sont les bases mêmes du travail d’improvisation. Avoir un plan y donne rarement de bons résultats. Il s’agit de se laisser porter, de contribuer à ce qui est en train d’émerger, de façon spontanée et collective, et que personne n’a prévu individuellement.

Quand Laloux cite l’exemple de Jos de Blok, patron de la société Buurtzorg(1) qui emploie 9500 infirmières de proximité aux Pays-Bas, il nous présente un très beau cas de co-construction improvisée.

Une des 900 équipes d’infirmières de Buurtzorg avait fait appel à des ergothérapeutes pour ajouter de la prévention dans ses activités. Les résultats furent excellents. Elles en ont parlé à Jos de Blok qui ne prit cependant pas la décision de développer cette activité pour l’ensemble du groupe. Il leur conseilla d’expliquer très clairement ce qu’elles avaient fait sur l’intranet de la société afin de pouvoir être copiées par leurs collègues et de voir ce qui se passerait. Au bout d’une année, plus de la moitié des équipes avaient réorienté leurs activités en introduisant plus de prévention. Pourtant aucune décision formelle n’a été prise en ce sens ; C’est la société qui de façon naturelle (spontanée?) a évolué dans ce sens(2).

Ainsi, pas besoin de prévoir et de contrôler. Il y a plus efficace et plus rapide : Ce sont les équipes elles-mêmes qui essayent en permanence de nouvelles choses et conservent ce qui fonctionne. Ces innovations se répandent ensuite très rapidement dans l’écosystème, sans décision hiérarchique. Il s’agit d’écouter où l’organisme veut aller ou, comme dirait Laloux, de danser avec les forces en présence. La stratégie est remplacée par une « raison d’être évolutive ».

Cette nouvelle façon de manager ne se décrète pas. Elle nécessite un changement profond de perspective, de posture et d’attitude. Il s’agit d’écouter plus, d’accepter la nouveauté, de lâcher prise et de s’adapter. Il s’agit aussi de faire confiance au collectif.

Oui et Hop accompagne ce changement d’attitude avec des labos de lâcher prise où l’on travaille l’écoute et l’adaptation.

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(1) Retrouvez Buurtzorg et les 3 constituants des nouvelles organisations dans l’article « Vers une nouvelle ère managériale – Entretien avec Frédéric Laloux » de Ouishare Magazine)

(2) Ce qui n’empêche pas Jos de Blok de prendre des initiatives et de proposer lui-même de nouvelles orientations.


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